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Fallschirmjäger !
Une force d'élite gâchée ?
Au sommaire de Ligne de Front n°114 - Avril/Mai 2025
+ Et si Hitler avait attaqué la Tchécoslovaquie en 1938 ?
+ Rudolf von Ribbentrop : l’As aux 14 victoires
+ 1940 : Larmée française pouvait-elle faire mieux ?
+ L’Afrika Korps en couleurs
La guerre du désert plus réaliste
+ Fallschirmjäger !
Une force d’élite gâchée ?
+ Feldgrau
Sur l’évolution de l’uniforme allemand
+ Actualités
Au sommaire de Ligne de Front n°114 - Avril/Mai 2025
L’uchronie est une pratique qui a le vent en poupe actuellement. Le principe est de partir d’un point historique et de proposer ensuite une « déviation », un nouveau déroulement des évènements. Que se serait-il passé si le Débarquement en Normandie avait été repoussé par les Allemands en juin 1944 ? Et si Hitler avait été assassiné le 20 juillet ? La chute de Stalingrad début 1943 aurait-elle changé la face de la guerre ? Et si les Américains avaient débarqué de vive force au Japon au lieu d’y lancer les deux bombes atomiques… C’est avec cette même démarche que nous allons ici tenter de répondre à une question : et si Hitler avait attaqué la Tchécoslovaquie le 1er octobre 1938, au lieu d’accepter des pourparlers débouchant sur les accords de Munich ? Et si Prague avait résisté ? La République tchécoslovaque avait-elle les moyens de tenir tête à Hitler ?
Rudolf von Ribbentrop, fils du fameux ministre des Affaires étrangères du III. Reich, Joachim von Ribbentrop, naît le 11 mai 1921 à Wiesbaden. Son père ayant été nommé ambassadeur allemand au Royaume-Uni, il le suit à Londres où il est scolarisé à la Westminster School. De retour en Allemagne, il poursuit ses études à la Napola d’Ilfeld, une école de l’élite du Reich. Enfin, le fils du ministre effectue son service national au sein du Reichsarbeitsdienst.
L’armée française sort de la Première Guerre mondiale épuisée, mais auréolée de la gloire des vainqueurs. Ses « poilus », ses généraux et son matériel ont triomphé. Mais après la démobilisation, les réalités politiques, budgétaires et sociales rattrapent la France et ses forces armées. Les investissements dans l’armée se réduisent, en effet, comme peau de chagrin. Pire : la victoire sclérose rapidement la pensée militaire, qui a tendance à s’appuyer sur la victoire finale et oublie l’innovation comme facteur des succès futurs. Surtout, l’armée française a compris que le feu tue et que, dans une France pacifiste et qui panse ses plaies, il faut privilégier la défense : constituer un front continu, grâce à des fortifications, et figer le conflit en attendant une montée en puissance des alliés pour pouvoir prendre l’avantage sur l’adversaire… comme en 1916. Seulement, le retard pris par la France dans le domaine militaire doit être comblé à bien des niveaux à la fin des années 1930. On sait ce qu’il en adviendra. Mais pouvait-elle faire mieux ? Y-a-t-il eu de réelles négligences, ou la France a-t-elle été victime d’un contexte défavorable ?
En précommande et à paraître au premier semestre 2025 aux éditions Caraktère, le livre L’Afrika Korps en couleurs proposera un ensemble de clichés provenant de l’incroyable collection des Archives Pixpast créée par Ian Spring. Une grande partie provient de l’œuvre de propagande des Kriegsberichter, mais d’autres clichés ont été pris lors de phases plus calmes et témoignent de la vie menée par les soldats allemands envoyés en Libye, Égypte et Tunisie. Ces images dépeignent les troupes allemandes non seulement au front mais aussi à l’arrière, se détendant et interagissant avec la population civile et les unités coloniales locales.
La propagande allemande aura porté au pinacle de nombreuses unités des forces armées du III. Reich au cours de la Seconde Guerre mondiale. Pensons par exemple à l’Infanterie-Division Großdeutschland (mot.) et aux Panzer-Divisionen de la Heer, ou encore aux divisions de la Waffen-SS. Que cela soit justifié ou non, ces unités sont présentées comme l’élite des forces allemandes par Goebbels. Si les premières sont en pointe des offensives du début du conflit, puis forment les unités de réserve du front défensif allemand, les secondes ont de tout temps été considérées comme des troupes de choc. Il en est de même d’un autre type d’unité : les parachutistes allemands, ou Fallschirmjäger. Mais au-delà de la propagande, ces troupes étaient-elles véritablement des forces d’élite ? Et si oui, pourquoi et comment ont-elles été engagées sur tous les fronts, et avec quel impact ? Surtout, au regard de la situation stratégique des forces armées allemandes à partir du début de 1943, à quoi a servi cette force d’assaut dans un contexte de défense tous azimuts ? Ces unités atypiques n’auraient-elles pas alors été gâchées dans des missions allant à l’encontre de leur nature ?
Au cours du second conflit mondial, la silhouette du Landser se transforme, les uniformes perdant progressivement de leur superbe. Si l’évolution des combats et la multiplication des théâtres d’opérations sont en partie responsables de cette évolution, les difficultés industrielles et logistiques croissantes rencontrées par le III. Reich le sont également. L’objectif de cet article n’est donc pas de dresser un inventaire des uniformes des armées allemandes, mais de problématiser les évolutions dans ce domaine.