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Forces et faiblesses de l'armée de Terre française
Au sommaire du n°107 -Février/Mars 2025
+ Les chars occidentaux en Ukraine
À l’épreuve du feu
+ Panzerkampfwagen 38(t) Neuer Art
L’échec politique d’une réussite technique
+ Armée de Terre française
Forces et faiblesses
+ Panzer III « 5cm kurz »
De l‘Ausf. F à Ausf. J
+ 240 mm Howitzer Motor Carriage T92
Quand le dragon noir rencontre King Kong
+ Le GBC 8 KT et le GBC 180
Les increvables
+ Actualités
Au sommaire du n°107 -Février/Mars 2025
Pour aider l’Ukraine dans sa guerre avec la Russie, les Occidentaux ont livré pléthore de matériels dont l’un des plus emblématiques est le char de combat. Ainsi, les Zbroyni Syly Ukrayiny (ZSU, forces armées de l'Ukraine) ont réceptionné des FV4034 Challenger 2 anglais, des Leopard 1A5, Leopard 2A4/A6 développés par les Allemands, des M1A1 Abrams SA (Situational Awareness) américains, des Strv 122 suédois et des AMX 10RC français, même si ces derniers ne sont pas à proprement parler des chars. Après plusieurs mois de combat, notamment dans la région de Koursk, un premier bilan peut être tiré de leurs engagements. Une analyse qui va s’éloigner du mythe de l'invulnérabilité des blindés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), longtemps entretenu par les médias occidentaux qui voient des «game changer» à la moindre occasion ou, à l’opposé, des revendications fantaisistes de la propagande russe.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le développement des nouveaux Panzer passe par une concurrence entre plusieurs entreprises. Par exemple, le Tiger I voit la victoire de la firme Henschel sur la société Porsche. Il en va de même pour le Panther qui est le résultat d’un appel d’offres. À chaque fois, le projet le plus « abouti » techniquement parlant est sélectionné, mais, parfois, d’autres considérations entrent en ligne de compte. Ainsi, lors du programme de chars légers destinés aux unités de reconnaissance allemande, c’est le Luchs qui est choisi… alors qu’il s’avère inférieur sur certains points au Panzerkampfwagen 38(t) Neuer Art. Retour sur un échec plus politique que technique.
Le conflit russo-ukrainien, qui entrera le mois prochain dans sa troisième année, est, depuis son déclenchement, l’objet de nombreux commentaires et analyses de portée et de nature variables. Parmi les observations formulées durant ces deux années d’affrontement, un certain nombre ont porté sur les équipements utilisés, analysés au regard de leur place sur le champ de bataille, de leur emploi et de leur vulnérabilité. Passées au tamis des spécificités nationales et pondérées par des doctrines d’emploi spécifiques à chaque pays, ces observations ont permis à de nombreux pays de mieux mesurer leur aptitude à s’engager dans un conflit de haute intensité en Europe centrale. Même si le conflit opposant la Russie à l’Ukraine ne doit pas être considéré comme un modèle unique et regardé comme le laboratoire des innovations, il permet néanmoins de formuler un certain nombre de constats de portée générale, susceptibles d’influencer l’évolution des forces armées dans les années à venir.
Longtemps, les Panzer III et IV ont constitué le fer de lance des Panzer-Divisionen, mais seul le deuxième a été maintenu en première ligne jusqu’en 1945 grâce au montage d’une pièce longue de 7,5cm. Handicapé par des choix techniques peu inspirés et un diamètre de tourelle trop juste, le premier aura du mal à suivre la course à l’armement qui caractérise la Seconde Guerre mondiale et il subira une « valse » des canons qui ne lui permettra jamais de vraiment jouer à armes égales avec les chars moyens américains ou soviétiques. Cette monographie revient sur les Panzer III équipés du 5cm kurz (court), de l‘Ausf. F à Ausf. J.
En 1944, il ne fait aucun doute pour les décideurs américains que le III. Reich vit ses derniers instants. D’ailleurs, Washington anticipe tellement la victoire que la production de chars M4 Sherman va être réduite, ce qui va poser des problèmes, car l’US Army a mal jugé la résistance des Allemands en Normandie. Le taux de perte va un temps dépasser les capacités des stocks mis en place pour le débarquement ! Pour autant, l’inquiétude des Américains se porte plutôt sur le Pacifique. En effet, la conquête des îles tenues par les Japonais s’est faite dans la douleur et porter le feu sur le sol japonais, l’opération « Downfall », semble synonyme d’une véritable boucherie. L’Arme atomique n’ayant pas encore fait ses preuves, la décision est prise de développer une gamme de pièces d’artillerie surpuissantes capables de détruire les défenses japonaises établies à l’intérieur des terres. Ainsi, les bureaux d’études vont donner naissance au canon d’assaut 105 mm Gun Motor Carriage T95, au Mortar 36-inch Little David et surtout au canon automoteur T92 armé d’un monstrueux obusier de 240 mm surnommé « dragon noir ».
Après la Deuxième Guerre mondiale, le parc des poids lourds est, comme le reste de l’Armée française, hétéroclite et de provenance étrangère. Parent pauvre, l’équipement des véhicules de transport se fait, comme pour les engins légers, avec un retard certain par rapport aux blindés de combat. Pour remplacer les Dodge, Continental et autres GMC, tous de conception américaine, la France entreprend au début des années 1950 une étude destinée à développer des matériels nationaux. Trois engins vont ainsi voir le jour : en 1955 le Simca cargo, en 1960 le Berliet GBC 8 KT et, en 1965, le petit camion Simca Marmon. Ces engins connaissent une reconstruction dans les années 1990 et cet article se concentre sur le GBC 8 KT qui deviendra GBC 180 après un des tout premiers partenariats entre une entreprise civile et un organisme de la défense.