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L’Aquila
Le rêve d’aéronavale inachevé de Mussolini
Au sommaire du n°105 - Avril/Mai 2025
+ Hommage à Herbert Léonard
+ Un rendez-vous manqué !
L’éphémère carrière militaire du Lockheed Constellation
+ Qui était le meilleur ?
Dewoitine D.520 vs Messerschmitt Bf 109 E
+ L’Aquila, le porte-avions qui ne savait pas voler
Le problème aéronaval italien (1919-1949)
+ Un Me 262 made in Japan
Le Nakajima Kitsuka
+ La bataille du gouffre de Hel
Les Stuka détruisent la flotte polonaise, 1re partie
+ Actualités
Au sommaire du n°105 - Avril/Mai 2025
Merveille d’esthétique et de technologie promue par l’inénarrable Howard Hugues, l’avion de transport quadrimoteur Lockheed Constellation est reconnaissable entre tous avec sa triple dérive et son fuselage très aérodynamique en forme de dauphin. Ayant forgé sa légende sur les lignes intercontinentales et intérieures des États-Unis jusqu’au milieu des années 1960 et l’avènement des avions civils à réaction, le Constellation a connu un décevant intermède militaire durant la Seconde Guerre mondiale.
Le Dewoitine D.520, le meilleur chasseur français de la campagne de France, fit face au Messerschmitt Bf 109 E, le chasseur emblématique de la Luftwaffe à ce moment-là. La question que l’on s’est beaucoup posé et qui se pose toujours est : quel fut le meilleur des deux ? Les avis se sont multipliés depuis plus de 80 ans. Nous allons, dans cette toute petite étude, essayer de fournir quelques éléments sur la confrontation D.520/Bf 109 E en mai-juin 1940. Mais l’exercice n’est pas simple, car les conditions et les circonstances eurent autant d’importance que les qualités intrinsèques des appareils…
L’échec de la mise en service du transatlantique Roma, converti par la Regia Marina en porte-avions sous le nom d’Aquila (« aigle ») entre 1941 et 1943, est une affaire bien documentée. Moins connus sont les problèmes de nature aéronautique rencontrés par les Italiens à l’occasion de cette expérience, et qui se sont avérés décisifs quant au sort de ce navire.
Triomphant, durant le premier semestre de l’année 1942, d’armées européennes et américaines à l’équipement obsolète et taillées pour le maintien de l’ordre, l’empire du Soleil levant vit dans l’illusion d’une victoire rapide et sans accroc. Il y est du reste contraint en raison des insuffisances de son sous-sol en matériaux stratégiques et en hydrocarbures. Durant toute cette période, les succès faciles et les certitudes de victoire rendent inutile le gaspillage de ces précieuses ressources dans des programmes aéronautiques coûteux et longs à mettre en œuvre, d’autant que les avions à hélice en service donnent satisfaction, sans compter que les successeurs de ceux-ci sont déjà en cours d’élaboration. Le premier camouflet subi avec le raid des B-25 du général Doolittle sur Tōkyō puis la défaite aéronavale de Midway obligent généraux et amiraux nippons à revoir leurs positions.
Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht envahit la Pologne, la Seconde Guerre mondiale débute. Si la mission principale des Sturzkampfgeschwadern (escadres de bombardement en piqué, en abrégé St.G. ) de la Luftwaffe est d’appuyer la progression des Panzer-Divisionen et de clouer au sol l’aviation polonaise sur ses aérodromes, celles stationnées au nord du front (en Poméranie et en Prusse-Orientale) sont aussi en charge de neutraliser la flotte ennemie. Dans cet exercice, les Junkers Ju 87 vont largement s’acquitter de leur tâche et faire pour la première fois la démonstration de leurs importantes capacités antinavires.