Ligne de Front n°102
Mais qui a tué la Wehrmacht ?
Les Alliés ou l'Armée rouge ?
Au sommaire de Ligne de Front n°102- Avril/Mai 2023
+ Les combats de l’Infanterie-Lehr-Regiment 901
Des instructeurs pour sauver deux Heeresgruppen !
+ Qui a vaincu la Wehrmacht ?
Les Alliés ou les Soviétiques ?
+ «Jochen» Peiper
L’officier catastrophe ?
+ USS Laffey, survivant de l’enfer
Un destroyer face aux attaques kamikaze
+ Hambourg : dernière bataille à l’Ouest
+ Panzerzug Ostfront !
Trains blindés allemands : les chefs de bord parlent
+ Actualités
Au sommaire de Ligne de Front n°102 - Avril/Mai 2023
+ Les combats de l’Infanterie-Lehr-Regiment 901
Des instructeurs pour sauver deux Heeresgruppen !
L’Aok.6 (6. Armee) du Generaloberst Paulus est encerclée à Stalingrad le 23 novembre 1942, les Fronts soviétiques du Sud-Ouest (général Vatoutine) et Sud (général Eremenko) ayant fait leur jonction dans son dos à Kalatsch. L’opération de grande envergure «Wintergewitter» (vent d’hiver), lancée par les Allemands le 12 décembre pour désengager l’Aok.6, n’a pu aboutir devant la résistance acharnée des Soviétiques. Non seulement leurs troupes bloquent totalement toute aide vers les assiégés, mais dans le même temps ils continuent de pousser vers le sud-ouest. Le 16 décembre 1942, le Front de Voronej (général Golikov) lamine la 8e Armée italienne (général Gariboldi) dont le quartier général est à Starobelsk. C’est l’opération «petite Saturne». Si les unités de l’ennemi ne sont pas stoppées rapidement avant d’atteindre Rostov-sur-le-Don, c’est la Heeresgruppe Don (Generalfeldmarschall von Manstein) et, plus au sud dans le Caucase, la Heeresgruppe A (Generalfeldmarschall von Kleist) qui risquent d’être encerclées également. Une poche gigantesque pourrait se former, un véritable désastre pour l’Ostheer. Il y a urgence absolue pour colmater la brèche !
+ Qui a vaincu la Wehrmacht ?
Les Alliés ou les Soviétiques ?
À chaque cérémonie d’anniversaire du 8 mai 1945 marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale, et souvent également aux cérémonies commémorant le débarquement des troupes anglo-américaines sur les plages de Normandie le 6 juin 1944, une question revient, lancinante, dans tous les médias : mais qui a gagné la guerre ? Les Anglo-américains ou les Soviétiques ? La réponse à cette question est souvent sujette à débat, d’autant plus qu’elle prête le flanc aux interprétations, aux partis pris et aux arrière-pensées, qu’elles soient politiques, idéologiques ou géostratégiques. En somme, répondre à cette question, c’est souvent prendre position dans un débat mémoriel dont les enjeux contemporains dépassent l’objectivité historique, si elle existe. D’autant plus que la réponse à cette question, même si l’on arrive à écarter les émotions et les positions subjectives, est des plus complexes. Difficile d’apporter des arguments exhaustifs, tant les critères pour répondre à la problématique sont nombreux et fluctuants dans le temps. Qu’ils soient strictement militaires, sacrificiels, économiques ou géostratégiques, ces critères sont en effet difficiles à comparer, et les prendre dans leur ensemble ne rime pas à grand-chose : la victoire de l’Armée Rouge à Stalingrad en 1942, dont l’impact est tout aussi moral et symbolique que militaire, est-elle comparable à la victoire de la RAF lors de la bataille d’Angleterre en 1941, dont la portée symbolique et l’impact géostratégique sont peut-être tout aussi grands, mais dont les sacrifices consentis et l’impact militaire immédiat sont bien moindres ? Il est donc difficile de prétendre pouvoir répondre à une question aux ramifications multiples et aux enjeux si importants. Nous chercherons donc simplement à dessiner quelques grandes lignes tangibles, afin de démontrer la complémentarité du rôle respectif des Alliés, souvent malgré eux, et la singularité de leur alliance. Nous tenterons tout de même d’esquisser une réponse, si complexe qu’elle puisse être, et, surtout, si nuancée qu’elle doit être : qui a vaincu la Wehrmacht ?
+ «Jochen» Peiper
L’officier catastrophe ?
«Jochen» Peiper est généralement présenté comme l’archétype de l’officier SS, volontaire, fanatique, fidèle au III. Reich et à son maître, Adolf Hitler. Combattant expérimenté et «fonceur», il rafle les médailles et se taille la part du lion dans la propagande nazie. Pur produit de son époque et du régime nazi, il sera accusé d’avoir perpétré ou donné l’ordre de perpétrer de nombreux massacres pendant le conflit. Cette image de guerrier sans pitié, à la carrière militaire sans accrocs au sein de la Waffen-SS ? est pourtant entachée de nombreuses erreurs tactiques et d’un manque de considération pour la vie humaine, même celle de ses propres hommes, qui constituent la part d’ombre, méconnue, du personnage. Retour sur un officier aux résultats mitigés.
+ USS Laffey, survivant de l’enfer
Un destroyer face aux attaques kamikaze
Il y a des navires qui portent la poisse avec eux, comme le destroyer USS William D. Porter (DD-579), dont la courte carrière est émaillée d’erreurs qui auraient pu être désastreuses et qui se termine par la perte du navire. D’autres ont une chance insolente, comme le destroyer USS Laffey (DD-724), qui survivra à l’attaque d’une cinquantaine de kamikaze à la toute fin de la guerre, et terminera sa vie comme musée flottant. Récit de l’aventure d’un navire à la chance insolente.
+ Hambourg : dernière bataille à l’Ouest
Tout le monde connaît le nom de la dernière grande bataille du front de l’Est, c’est-à-dire, Berlin ; mais qui connaît le nom de l’une des dernières batailles du front de l’ouest ? Certes, la résistance allemande face à l’Armée Rouge étant plus consistante, même dans les derniers instants du III. Reich, de véritables batailles rangées se prolongent jusqu’aux tout derniers instants du conflit sur le front oriental. A contrario, sur le front occidental, à partir du milieu du mois d’avril 1945, toute résistance coordonnée de la Wehrmacht s’effondre, et les troupes alliées ont plus de problèmes pour faire suivre le ravitaillement que pour combattre les dernières troupes allemandes. Cependant, quelques unités, les plus fanatisées, préfèrent mener un dernier baroud d’honneur plutôt que déposer les armes, et quelques combats font encore des victimes dans les deux camps jusqu’aux tout premiers jours de mai. C’est le cas en Allemagne du Nord, où les troupes britanniques de la 2nd Army progressent rapidement : l’objectif de cette unité est d’atteindre l’Elbe le plus vite possible afin d’y rejoindre l’Armée Rouge, tout en interdisant à cette dernière de pénétrer dans la péninsule du Jutland et d’aller plus loin que la ligne prédéfinie. Enfin, il s’agit de se garantir les ports allemands de la mer du Nord, dont le plus important d’Allemagne : celui d’Hambourg.
+ Panzerzug Ostfront !
Trains blindés allemands : les chefs de bord parlent
Avec l’avènement du chemin de fer au XIXe siècle, les distances ne sont plus des obstacles, le poids des matériaux transportés, dans une certaine mesure, non plus. Les vrais débuts des trains blindés commencent durant la guerre de sécession américaine. En effet, dès 1862, les trains servent à déplacer des troupes en nombre et en un temps très court par rapport à un déplacement à pied ou à cheval. Au cours de cette même année, un premier train sommairement blindé fait son apparition sur les arrières du champ de bataille, près de Baltimore, et met un terme aux agissements de groupes de soldats confédérés qui sabotaient les voies de communication de l’armée de l’Union. L’utilisation des trains blindés et le renforcement de leur protection vont s’accroître en même temps que s’ouvrent des conflits un peu partout dans le monde. Ils vont prendre désormais une importance certaine pour assurer notamment la sécurité du transport des troupes et du ravitaillement.