Ligne de Front n°38
La Wehrmacht était-elle la meilleure ?
Au sommaire de Ligne de Front n°38 - Septembre/Octobre 2012
+ DOSSIER : La Wehrmacht était-elle la meilleure ?
- Un art de la guerre allemand ?
- Une réelle supériorité tactique
- La technologie militaire allemande
- L’aveuglement stratégique
- L’évolution de l’économie de guerre
- La capacité combative du soldat allemand
- Le poids de l’idéologie
+ Tactiques de combat en milieu urbain
2e partie : front de l’Ouest / Les britanniques
+ Trois tenues en dix ans de guerre !
L’évolution de la silhouette du GI
+ Recensions
L'actualité dans les librairies
Au sommaire de Ligne de Front n°38 - Septembre/Octobre 2012
+ DOSSIER : La Wehrmacht était-elle la meilleure ?
Élitisme, mordant, abnégation… les appréciations et qualificatifs élogieux concernant la Wehrmacht ont fleuri avec son succès foudroyant contre la France en 1940, d’abord du fait d’observateurs étrangers, puis, après-guerre, de militaires et d’historiens, souvent tenants du mythe d’une « Wehrmacht propre ». Cette légende, démontée tardivement, a occulté bien des aspects de cette armée hors normes, devenue depuis lors un modèle de référence historique central. Mais quel en est le « mythe fondateur » ? Car la Wehrmacht n’est pas née du néant. Puisant ses racines dans la défunte puissante Armée du royaume de Prusse – l’« instrument militaire » par excellence –, elle est le fruit d’un lent processus qui a vu, à partir de la fin du XIXe siècle, une altération progressive des structures mentales traditionnelles liée à l’émergence d’une idéologie raciale, laquelle finit par être érigée en véritable dogme par les nazis. Ce substrat s’est trouvé renforcé avec la défaite de 1918 et la thèse de l’« Allemagne entourée d’ennemis », qui a engendré un puissant sentiment de revanche, constamment entretenu par un esprit combatif et une continuité militariste, sans cesse « rehaussé » par l’idéologie hitlérienne. C’est l’une des singularités de cette armée, qui s’éloigne alors du rôle traditionnellement apolitique de ses soeurs aînées, et dont le credo va s’appuyer sur une obéissance implacable, assez proche du « principe de dureté » des Waffen-SS. Ainsi, presque au même titre que cette composante pas si rivale que ça (elle a largement contribué à la porter sur les fonts baptismaux), la Wehrmacht peu être perçue comme le « bras armé » du nazisme. Mais comment expliquer qu’elle ait pu, jusqu’en juillet 1944, tenir bon face à l’une des plus puissantes coalitions militaires de tous les temps, bien qu’entraînée dans une guerre d’attrition depuis le début de 1942 ? Est-ce dû au fanatisme engendré par l’emprise de l’idéologie ? à la préparation militaire quasi généralisée chez les adolescents, qui la rend particulièrement brillante ? et pourquoi, finalement, cette gigantesque machine de guerre et d’extermination, engagée sur de multiples fronts, s’effondre-t-elle dans une guerre qu’elle avait appelée de ses voeux ? C’est ce que nous vous proposons, cher lecteur, de découvrir, afin de vous permettre de bien distinguer le vrai du faux.
Un art de la guerre allemand ?
À la veille de la Première guerre mondiale, le Deutsches Kaisereich, l’Empire allemand fondé en 1871, est devenu, au terme d’une unification accomplie par le royaume de Prusse et d’une spectaculaire ascension, l’une des toutes premières puissances mondiales tenant, à bien des égards, le premier rang sur le continent. Son armée, dirigée par un grand état-major d’apparence omnipotent, passe pour la première du monde, si ce n’est en effectifs, au moins en organisation, en discipline et assurément en goût immodéré pour la parade martiale.
Une réelle supériorité tactique
Le « German Way of War » remonte à Moltke l’Ancien, est raffiné par Schlieffen avant 1914 puis survit à la défaite de 1918. Pour l’Armée allemande des années 1930, comme pour Clausewitz un siècle auparavant, la guerre reste « un acte de violence destiné à forcer un ennemi à agir selon sa volonté ». Dans l’optique de victoires décisives, la Reichswehr puis la Wehrmacht vont s’appuyer sur la doctrine du Bewegungskrieg, la guerre de mouvement, au niveau opérationnel et tactique.
La technologie militaire allemande
L’une des plus grandes contradictions de l’Armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale est d’asseoir sa suprématie sur le continent européen sans réellement disposer de la supériorité matérielle sur les Alliés.
L’aveuglement stratégique
Obnubilés par la volonté de mener une guerre courte (pour laquelle la Wehrmacht était taillée) et de triompher au moyen d’une bataille décisive, Hitler et ses généraux se sont focalisés sur le niveau tactique et opératif, souvent au détriment de toute réflexion à l’échelon stratégique.
L’évolution de l’économie de guerre
En septembre 1939, l’Armée allemande, pour subvenir à ses besoins, s’appuie principalement sur trois grandes armureries : les nationales Krupp et Rheinmetall et l’ex‑tchécoslovaque Škoda. Les nazis – et Göring en particulier – se félicitent d’avoir pu mettre la main sur ce complexe, l’un des plus grands d’Europe. À titre de comparaison, le volume de production de Škoda entre août 1938 et septembre 1939 équivaut presque à celui de l’ensemble des usines d’armement britanniques dans cette même période…
La capacité combative du soldat allemand
La dictature militaire d’Hitler porte au pinacle les aspirations et les conceptions du militarisme germano-prussien. L’endoctrinement opéré par le régime, d’abord auprès du corps des généraux, va graduellement être instillé auprès de la troupe, armée de conscrits. Sous l’emprise de l’idéologie, celle‑ci va faire de la violence et de la brutalité son credo.
Le poids de l’idéologie
L’un des éléments fondateurs du nazisme est la conquête d’un espace vital à l’Est. Dans le cadre de l’alliance idéologique entre Hitler et le corps des officiers de la Wehrmacht, plusieurs franges de population des territoires slaves occupés doivent disparaître. Le but est, après avoir supprimé les élites, d’asservir le peuple et de supprimer – ou déporter – les populations indésirables, en premier lieu les Juifs. Quelles influences ces thèses, véhiculées depuis les années vingt en un dogme mortifère basé sur des considérations géopolitiques et racistes, ont‑elles pu avoir sur l’armée, et à quoi ont‑elles abouti ?
+ Tactiques de combat en milieu urbain
2e partie : front de l’Ouest / Les britanniques
De Dunkerque à Caen en passant par Ortona, les armées anglocanadiennes vont mener plusieurs batailles en zones urbaines, souvent de façon laborieuse. Face à un adversaire toujours très motivé, elles devront (re)découvrir des tactiques spécifiques au combat de rues.
+ Trois tenues en dix ans de guerre !
L’évolution de la silhouette du GI
Lorsque le Pentagone se lance, en 2002, dans la « Guerre globale contre le Terrorisme », les GIs ne se doutent pas qu’ils seront encore présents sur deux théâtres d’opérations extérieurs dix ans plus tard. La partie semblait pourtant bien engagée : la meilleure armée du monde allait bouter hors du Moyen-Orient les troupes conventionnelles mal entraînées de Saddam Hussein et les groupes hétéroclites de Talibans ; mais l’US Army devra très vite procéder à une modernisation à tous les niveaux, de l’achat de blindés lourds à un renouvellement de l’équipement individuel. Ainsi, en dix ans, la silhouette du GI va sensiblement évoluer.