Ligne de Front n°20
Les gardes prétoriennes nazies
Troupes d'élite ou de prestige ?
Au sommaire de Ligne de Front n°20 - Novembre/Décembre 2009
+ Chipyong-Ni
Le bataillon français de l’ONU
+ Nikopol 1944
Tenir la tête de pont
+ Dossier : LES GARDES PRÉTORIENNES NAZIES
Troupes d'élite ou de prestige ?
+ La « Folgore » à Deir Alinda
La foudre frappe fort !
+ Les Tchécoslovaques
dans l’Armée française
Au sommaire de Ligne de Front n°20 - Novembre/Décembre 2009
+ Chipyong-Ni
Le bataillon français de l’ONU
Parti de rien à la mi-septembre 1950, le bataillon français destiné à servir au sein des troupes de l’ONU n’a eu que quelques semaines pour permettre à ses volontaires venant d’horizons divers d’apprendre à se connaître et pour créer cette cohésion indispensable au feu. Débarquées en Corée fin novembre de la même année, les unités d’infanterie américaines ne se précipitent pas pour intégrer ces « Frenchies » pour lesquels ils conservent l’image des vaincus de 1940. Les volontaires français forment alors un quatrième bataillon au sein du prestigieux 23rd Infantry Regiment de la 2nd US Infantry Division, la célèbre « Indian Head » dont la devise est « Second to none » (second de personne). Le dicton est prometteur et le défi semble plaire aux Français. Dès le premier contact avec l’ennemi, le 10 janvier 1951 à Wonju, les Français font l’admiration de leurs camarades américains en chargeant l’ennemi à la baïonnette ! La légende que vont bâtir ces hommes autour de leur bataillon fera que, tout le long du conflit, les troupes onusiennes chercheront la proximité des Français, gage de sécurité. Mais c’est à Chipyong-Ni que le bataillon français va définitivement entrer dans l’Histoire en participant à un combat qui va faire basculer la guerre de Corée. La résistance héroïque du 23rd Regimental Combat Team (RCT) face à quatre divisions chinoises va redonner courage aux troupes onusiennes qui, à partir de ce moment, vont résister et bousculer l’ennemi jusqu’à une ligne de front qui ne bougera quasiment plus jusqu’à la fin du conflit, en juillet 1953. La bataille de Chipyong-Ni est toujours étudiée dans les écoles de guerre américaines.
+ Nikopol 1944
Tenir la tête de pont
On pense généralement qu’après la bataille de Koursk, l’Ostheer est condamnée à subir et n’a plus la possibilité de reprendre l’initiative opérationnelle. Cependant, cette idée est largement due à un regard rétrospectif sur les événements. En octobre 1943, Hitler, l’Oberkommando der Wehrmacht (OKH) et le commandant de la Heeresgruppe Sud, Manstein, sont unanimes à envisager un possible retour offensif dans le secteur le plus méridional du front russe. De ce fait, une vaste tête de pont va être aménagée dans la région de Nikopol. Cependant, à partir du mois de décembre, la situation est totalement inversée, et il n’y a plus d’espoir de lancer une contre-offensive dans ce secteur. Dès lors, la tête de pont de Nikopol va, pendant plusieurs mois, immobiliser d’importantes forces qui auraient été bien plus utiles ailleurs. Cette situation prend fin à la mi-février quand, après une bataille de quelques semaines, la tête de pont et la boucle du Dniepr sont évacuées in extremis sous la pression soviétique.
+ Dossier : LES GARDES PRÉTORIENNES NAZIES
Troupes d'élite ou de prestige ?
S’il est des images qui perdurent, celle d’un III. Reich unifié autour de son Führer est certainement l’une des plus erronées. Comme tout régime, qu’il soit démocratique ou totalitaire, le gouvernement nazi est perpétuellement en proie à des luttes d’influence et autres rivalités internes. En apparence, les dignitaires nazis font front derrière leur chef mais, en coulisses, l’on se dispute sans pitié les miettes de pouvoir laissées par Adolf Hitler. Himmler, Heydrich, Göring, Bormann ou encore Röhm sont autant d’hommes avides de pouvoir qui tentent, avec les instruments à leur disposition, de s’imposer sur la scène politique allemande. Moins subtil que les autres et ayant précocement affiché ses ambitions, Ernst Röhm est le premier dirigeant majeur à être éliminé. Le signal envoyé par Hitler, Göring et Himmler est fort : aucun écart, aucune contestation interne ne sera tolérée. La rivalité entre la SA et la SS ayant trouvé sa conclusion dans le sang, Hitler délègue une partie de ses pouvoirs à ses deux plus fidèles lieutenants, Göring et Himmler. Le premier est le dauphin annoncé du Führer et le chef de la puissante Luftwaffe, sur laquelle reposera une partie du succès du Blitzkrieg. Le second est le maître incontesté de la SS et des redoutables services de police du Reich, qui ont éliminé toute opposition au national-socialisme en Allemagne. Tels deux pôles magnétiques, de part leur aura et leurs prérogatives, les deux hommes se neutralisent mutuellement aux côtés de Hitler. La guerre qui débute en septembre 1939 va donner l’occasion aux noms de ces trois principaux dignitaires nazis de rayonner sur le champ de bataille à travers leurs gardes personnelles transformées, au fi l du conflit, en divisions mécanisées. Dans un pays où le culte de la personnalité est poussé à son paroxysme, le comportement de ces unités d’élite va avoir son importance et se traduire sur le terrain par de glorieuses passes d’armes mais aussi par de sombres échecs...
+ La « Folgore » à Deir Alinda
La foudre frappe fort !
Il est impossible de dissocier la division parachutiste « Folgore » (« foudre ») des combats d’El Alamein. Cette unité singulière, composée de soldats triés sur le volet et encadrés par la fine fleur de l’aristocratie de la Maison de Savoie, fait immédiatement parler d’elle dès les premières escarmouches avec l’ennemi, qui apprend rapidement à la craindre et à la respecter. Au lendemain de la bataille d’Alam Halfa, qui sonne le glas des espoirs de Rommel d’atteindre le Nil, certaines de ses composantes s’opposent à l’opération « Beresford », mise sur pied par le nouveau commandant des forces du Commonwealth en Afrique du Nord, Montgomery.
+ Les Tchécoslovaques
dans l’Armée française
Depuis 1620 et la bataille de la Montagne Blanche (lors de la Guerre de Trente Ans), les populations tchèques et slovaques sont soumises à l’empire d’Autriche. En août 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, ces peuples forment des minorités nationales au sein de l’empire d’Autriche-Hongrie de François-Joseph. La guerre fait naître des espoirs chez les partisans de l’indépendance, qui voient dans une victoire des Alliés la condition de celle-ci. La création des « Légions tchécoslovaques » dans les Armées française, mais aussi russe et italienne constitue un appui important dans la démarche des leaders nationalistes tchèques et slovaques auprès des Alliés pour la reconnaissance d’un État tchécoslovaque.