Ligne de Front HS n°3
Pacte de Varsovie
Menace rouge sur le monde
EPUISE
+ Histoire du Pacte de Varsovie
Instrument politique et militaire de l'URSS
+ Organisation & Stratégie
+ La Force mécanisée du Pacte
La tête et le coeur du Pacte de Varsovie
+ Plans & Opérations
+ Automne 1956
Les chars soviétiques écrasent l'insurrection hongroise
+ Spetsnaz
Le rôle des forces spéciales soviétiques au sein de PAVA
Les chars soviétiques défileront bientôt sur les Champs – Elysées ! Voilà ce qui a parfois été entendu en France en mai 1981. Ce cri d’alarme confinant à la psychose fut l’un des révélateurs de cette menace diffuse qui durant quatre décennies contribua à modeler les consciences occidentales. Quarante années lors desquelles plusieurs dizaines de milliers de blindés soviétiques et des Républiques Populaires d’Europe de l’Est firent planer leur ombre sur les pays d’Europe occidentale. Quarante années durant lesquelles l’Allemagne fut coupée en deux.
Aujourd’hui que le Pacte de Varsovie, scellé en 1955, dissous en 1991, appartient définitivement à l’histoire, la menace permanente qu'il faisait peser sur l'Europe a disparu et avec elle, au moins partiellement, la forme de guerre caractérisée par le « blindé roi ». Avec la mondialisation et l’avènement de l’indéfinissable GWOT (Global War On Terrorism), la Guerre froide, paradoxalement sécurisante à certains égards, paraît désormais singulièrement lointaine.
Or, depuis quelques années, l’ouverture de nombreuses archives de l’Est au profit des historiens à permis d’éclairer d’un nouveau jour le formidable objet de craintes mais aussi de fantasmes que fut le pacte de Varsovie.
Ce troisième hors-série de Ligne de Front vous invite à ce passionnant voyage rétrospectif au cœur de la puissance militaire du bloc soviétique; à l'époque, incontestablement la première de monde.
Sommaire :
Chapitre 1 :
Histoire du Pacte de Varsovie
Instrument politique et militaire de l'URSS
Les chars soviétiques défileront bientôt sur les Champs-Elysées !
Tel est le surprenant cri d’alarme parfois entendu en France en mai 1981. Pour étrange qu’elle puisse paraître avec plus de vingt-cinq ans de recul, cette crainte fut l’un des révélateurs de la menace diffuse qui durant quatre décennies, en confinant parfois à la psychose collective, contribua à modeler les consciences occidentales.
Quarante années lors desquelles plusieurs dizaines de milliers de blindés soviétiques et des Républiques populaires d’Europe de l’Est firent planer leur ombre sur les pays d’Europe occidentale. Quarante années durant lesquelles, selon le mot de l’intellectuel français Cornelius Castoriadis au début des années 80 : « la confrontation russo-américaine et la perspective de la guerre dominent la réalité mondiale, en façonnent la dynamique. »
Quarante années durant lesquelles l’Allemagne fut coupée en deux. Symbole et point d’orgue de cette coupure politique et idéologique, entre 1961 et 1989, Berlin, redevenue depuis capitale d’une Allemagne réunifiée, fut divisée par un mur.
Chapitre 2 :
Organisation & Stratégie
«La politique d’un état socialiste considère que la guerre est l’inévitable aboutissement de l’impérialisme et qu’elle finira par disparaître avec la destruction de celui-ci. […] Ces potentialités sont déterminées d’abord et surtout par la grande puissance militaire du camp socialiste qui est devenue un obstacle insurmontable sur le chemin de la folie impérialiste qui voudrait déclencher une nouvelle guerre mondiale. […] La stratégie militaire soviétique repose également, en théorie, sur les réalisations de l’industrie, de la science et de la technologie soviétiques qui ont atteint le niveau de développement mondial le plus élevé. […] La stratégie militaire soviétique n’a d’autre but que de se préparer pour la guerre, mais pour défendre les gains acquis par les classes laborieuses et pour écraser l’agresseur. La stratégie militaire soviétique découle de la nature même de la guerre future et des méthodes les plus probables qui seront appliquées pour la déclencher et la mener.»
Maréchal Vassili Danilovitch Sokolovski, Stratégie militaire soviétique, 1968.
Chapitre 3 :
La Force mécanisée du Pacte
La tête et le cœur du Pacte de Varsovie
« La tâche principale des attaquants sera d’annihiler l’artillerie atomique, les fusées et l’aviation tactique à travers le territoire ennemi. Les bases de ces armements sont à la portée des fusées tactiques et de l’aviation de front et peuvent être facilement détruites à condition de les localiser avec précision et en temps voulu. Les troupes aéroportées seront débarquées immédiatement après les attaques nucléaires ; alors commencera l’action impétueuse des groupements blindés dont la tâche sera d’atteindre le plus vite possible les zones qui auraient fait l’objet d’attaques de fusées nucléaires stratégiques, assurant ainsi la phase finale de l’opération. Les divisions d’infanterie et de chars ennemies seront neutralisées et détruites par tirs nucléaires et par l’action rapide des troupes blindées et motorisées. »
Sokolovski, op.cit 1968
Chapitre 4 :
Plans & Opérations
« S’appuyant sur les résultats de la frappe nucléaire initiale, les troupes du Front [Tchécoslovaque], en coordination avec les unités du 1e Front occidental, doivent détruire les principaux groupements de troupes de
la 7e armée américaine et de la 1e armée française en coopération avec des troupes d’assaut aéroportées, franchir de force le Neckar et le Rhin, défaire en une bataille offensive les réserves stratégiques montantes de l’ennemi et, au jour 7-8, prendre le contrôle des zones de Langres, Besançon et Épinal. »
Plan d’action de l’Armée populaire tchécoslovaque pour la période de guerre - n°008074/ZD-OS64
Major-général Vostera
Département des opérations de l’état-major général, 11 octobre 1964
Chapitre 5 :
Automne 1956
Les chars soviétiques écrasent l'insurrection hongroise
« Le monde entier sait que, depuis trois jours, les forces soviétiques de Hongrie écrasent sans ménagement l’héroïque résistance d’un véritable mouvement d’indépendance nationale, mouvement qui, proclamant sa neutralité, montre bien qu’il ne présente aucune menace pour la sécurité de l’Union soviétique. »
Anthony Eden, Premier ministre du Royaume-Uni, 7 novembre 1956
Chapitre 6 :
Spetsnaz
Le rôle des forces spéciales soviétiques au sein de PAVA
« Des unités de sabotage des Spetsnaz, fortes d’environ 5 000 hommes, pénétreront en Europe de l’Ouest en se faisant passer pour des touristes et les navires marchands soviétiques, ayant secrètement à leur bord des troupes d’infanterie de marine et des unités de saboteurs, feront route vers les principaux ports européens. À un moment déterminé, les Spetsnaz détruiront à l’explosif les centrales électriques clef. S’ils parviennent à mettre hors service une soixantaine de celles-ci, c’est la totalité de l’industrie et du système de communication européens qui sera paralysée. »
Emploi possible des forces spéciales soviétiques dans le cadre d’une guerre en Centre-Europe selon l’ouvrage de politique-fiction du général Sir John Hackett, La guerre planétaire, Messinger, 1983