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Ligne de Front n°96

Volksgrenadier-Divisionen

Des divisions au rabais ?

Au sommaire de Ligne de Front n°96 - Avril/Mai 2022

+ Volksgrenadier-Divisionen
Des divisions au rabais ?

+Tobrouk
Clé de la guerre en Libye ?

+ Opération Büffel
Les Allemands évacuent le saillant de Rjev

+ La Cavalerie dans la Seconde Guerre mondiale
Une arme archaïque ou utile ?

+ Le D-Day pouvait-il échouer ?
Analyses hypothétiques d'une opération majeure

+ Guerre en Ukraine
Un mois de combat de haute intensité en Europe

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LDF96
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Au sommaire de Ligne de Front n°96 - Avril/Mai 2022

+ Volksgrenadier-Divisionen

Des divisions au rabais ?

Si certaines divisions de la Waffen-SS sont considérées comme des troupes d’élite, au même titre que quelques unités de la Heer, les Volksgrenadier Divisionen sont, à l’autre bout du spectre, considérées comme des unités de piètre qualité dans la littérature et les études d’après-guerre du fait de leurs performances mitigées. Ces dernières ont d’ailleurs souvent été amalgamées et confondues, à tort, avec la Volkssturm, terme qui désigne la levée en masse de tous les civils, armés et entraînés pour la dernière minute du conflit. Or, contrairement à une idée répandue, les Volksgrenadier Divisionen n’ont pas toutes démérité au combat et leur comportement au feu a démontré des attitudes hétérogènes : toutes les Volksgrenadier Divisionen (VGD) n’ont pas été les troupes du dernier espoir, mal équipées ou au moral défaillant, qui ont souvent été décrites. Bien au contraire.

+ Tobrouk

Clé de la guerre en Libye ?

Le théâtre des opérations méditerranéen n’a jamais été envisagé comme une priorité par Hitler et les états-majors la Wehrmacht avant 1941. Ce n’est que sous la pression de son allié, Benito Mussolini, et face aux défaites successives des armées italiennes sur ce front « sud », qu’Hitler consent à s’engager militairement. D’abord décidé à n’intervenir que de façon limitée, il sera contraint par la force des choses à engager toujours plus de troupes et de matériel. Ayant pour mission initiale de « fixer » les Alliés occidentaux sur ce front secondaire, le Deutsches Afrika Korps va finalement menacer les intérêts britanniques au Levant. Par une sorte de fuite en avant, la Wehrmacht sera poussée à engager de plus en plus d’unités pour maintenir loin du continent les Anglo-américains, afi n de se concentrer sur le front germano-soviétique, où ses troupes sont alors en grandes difficultés au début de l’année 1943.

+ Opération Büffel

Les Allemands évacuent le saillant de Rjev

La Wehrmacht est généralement connue pour ses opérations offensives couronnées de succès. Elle est en effet une armée de manœuvre, rapide, souvent montrée en exemple pour illustrer la « guerre de mouvement ». Elle est l’armée qui a inventé le concept de Blitzkrieg, la « guerre éclair ». Pourtant, elle a fait aussi montre d’une certaine capacité à se replier en bon ordre. Ainsi, la Rückmarsch, c’est-à-dire la retraite, le repli, est un concept allemand moins connu mais qui, pourtant, à permis à la Wehrmacht de pouvoir se maintenir en bon ordre malgré les replis opérationnels ou stratégiques à partir de l’année 1943. L’une des plus importantes, et moins connues, de ces Rückmarsch est celle du saillant de Rjev. Véritable modèle du genre, organisée par le futur stratège préféré d’Hitler, le général Walther Model, l’évacuation du saillant au nord du front germano-soviétique se doit d’être redécouverte.

+ La Cavalerie dans la Seconde Guerre mondiale

Une arme archaïque ou utile ?

La cavalerie. Cette arme qui véhicule de nombreuses images : celle du chevalier en armure, lance et bouclier en avant ; celle de la charge des cuirassiers français contre les carrés anglais à Waterloo, magnifique, mais vaine ; celle de la brigade légère à Balaklava en 1854, pleine de panache, mais inutile ; ou encore celle des lanciers polonais en 1939, soi-disant chargeant des Panzer. La cavalerie a eu ses heures de gloire lors des guerres médiévales ou napoléoniennes. Arme romantique par excellence, arme noble pour beaucoup, la cavalerie a cependant du mal à trouver sa place à l’ère de la guerre industrielle. Face aux mitrailleuses, elle révèle sa fragilité dans les premiers jours de la Grande Guerre, subissant de lourdes pertes. La guerre des tranchées qui s’ensuit ne lui permet plus de jouer le rôle opérationnel ou stratégique auquel elle est destinée. Piaffant d’impatience derrière la ligne de front, une partie de ses effectifs ayant été allouée à l’infanterie, la cavalerie perd de sa superbe malgré un regain d’intérêt lors de la campagne des cent-jours en 1918, sur le front de l’ouest. Enfi n, l’apparition du moteur à explosion sur le champ de bataille fait concurrence aux deux principaux atouts de la cavalerie : sa mobilité, par rapport au camion, sa force de frappe, par rapport au char d’assaut. La cavalerie se révèle donc fragile ainsi que concurrencée et, au sortir de la Première Guerre mondiale, toutes les armées du monde se posent donc la question : a-t-elle encore une utilité ?

+ Le D-Day pouvait-il échouer ?

Analyses hypothétiques d'une opération majeure

Il est des opérations dont l’échec peut remettre en cause l’ensemble de la stratégie d’une armée, et décider des suites d’une guerre. Il est des opérations longuement préparées qui subissent un échec cuisant, du fait d’une réaction inattendue de l’adversaire, de conditions inadéquates ou d’impondérables non anticipés. Certaines des opérations de la Seconde Guerre mondiale ont décidé du cours du conflit, en ont changé les paramètres. C’est le cas, à n’en pas douter, du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944. Une des plus importantes opérations amphibies du conflit, si ce n’est de l’Histoire. A posteriori, difficile d’imaginer un échec du « D-Day », tant l’imposante concentration de troupes et de matériels fut écrasante pour les Allemands. Pourtant, « et si ?... ». Le débarquement pouvait-il être repoussé ? Quels paramètres pouvaient remettre en cause le principe même de l’opération ? On ne peut refaire l’histoire, et on ne peut juger des évènements à l’aune d’un a posteriori confortable. Mais, en regardant ce qui aurait pu être, mais n’a pas été et pourquoi, on comprend mieux encore ce qui a été. C’est le but de l’exercice qui est présenté ici.

+ Guerre en Ukraine

Un mois de combat de haute intensité en Europe

Au moment où nous écrivons ces lignes, depuis exactement un mois, l’Ukraine fait face à une invasion des forces armées russes. Nous avons décidé de faire un récit synthétique des combats menés depuis ce 24 février, afin de vous brosser un tableau aussi clair que possible de la situation. Nous nous sommes basés pour cela sur des sources ouvertes (principalement des sites de veille stratégique sur Internet ou des sources secondaires de compilation), mais il faut garder à l’esprit plusieurs choses. D’une part, les sources primaires intéressantes sont peu nombreuses et proviennent principalement des rapports journaliers de l’état-major de l’armée ukrainienne, la partie russe étant assez peu diserte. Par ailleurs, chaque camp joue de sa propagande, ce qui est bien normal : la guerre informationnelle, le narratif biaisé d’un camp ou l’autre, joue à fond en temps de conflit. Enfin, il faut prendre en compte le « brouillard de guerre », qui ne sera dissipé par les historiens que bien après le conflit, pour savoir ce qui s’est réellement passé. Tout ce qui suit reste donc hypothétique et doit donc être lu au conditionnel. Cependant, nous pouvons vous proposer cette synthèse, afi n de vous faire une idée globale des évènements militaires en cours en Ukraine.