Trucks & Tanks n°100

Au sommaire du n°100 - Décembre 2023/Janvier 2024

+ Tiger I mit Holzgaz/Stadtgas

Le gaz comme carburant

Comme la plupart des chars allemands, le Panzer VI Ausf. E Tiger I connaît une version d’écolage, des plus nécessaires compte tenu des spécificités de ce mastodonte de 56 tonnes. Propulsé par un gros 12 cylindres Maybach capricieux, ce char lourd demande en effet un équipage, et notamment un pilote, très bien formé. Ces Fahrschule Tiger se différencient de leurs frères d’armes déployés au combat par le carburant utilisé. Ainsi, leurs mécaniques essence ont été converties pour fonctionner avec du gaz de bois (Holzgaz) ou du gaz de ville (Stadtgas), notamment pour réduire leurs coûts de fonctionnement dans un III. Reich victime de pénurie en carburant. 

+ FV4005

Le tueur de fauves de Sa Majesté

Le 7 septembre 1945, alors que les représentants des nations alliées victorieuses se massent dans les tribunes le long de l’avenue Unter den Linden, les blindés sont à l’honneur : aux Sexton britanniques succèdent les M24 Chaffee américains rutilants. Apparaissent soudain, à l’angle, des mastodontes de 46 tonnes qui s’engagent sur la chaussée, canons levés en guise de salut. Les représentants britanniques, américains et français sont surpris par l’allure de ce nouveau char, avec sa tourelle ronde et son profil menaçant. Seul Joukov, de son côté, affiche un sourire éclatant… Car le « vainqueur de Berlin » connaît déjà le JS-3, un char en avance sur son temps, qui est très vite considéré comme une menace par les Alliés occidentaux. À Londres, comme on redoute le développement de chars encore plus lourds par les Soviétiques, les ingénieurs décident de plancher sur un blindé capable de les mettre en échec.

+ La fin du char de combat

Une antienne séculaire… sans fin

L’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie a été incontestablement l’événement majeur de ces dernières années sur la scène internationale. À juste titre, la guerre qui en a découlé, premier conflit interétatique de cette ampleur en Europe depuis 1945, est devenue rapidement le centre d’attention de tous les experts de la res militaris, mais aussi de tous les médias, pour le meilleur… et pour le pire. Sur le web notamment, les analyses militaires à l’emporte-pièce se sont ainsi multipliées après les premiers revers de l’Armée russe autour de Kiev en mars 2022. Parmi ces élucubrations, un discours alimenté par le flot d’images d’engins blindés calcinés inondant la toile s’est répandu comme une traînée de poudre : le char de combat, ou Main Battle Tank (MBT), n’a plus sa place sur les champs de bataille actuels et futurs. Système d’un autre âge, il s’est révélé, en Ukraine, extrêmement vulnérable aux missiles antichars de dernière génération, aux munitions intelligentes ou encore aux drones. À l’instar de la cavalerie au début du siècle dernier, il n’est plus adapté aux nouvelles méthodes de guerre et est appelé à disparaître des arsenaux militaires. Mais cette prophétie est-elle juste ?

+ Panther Ausf. G vs IS 2

Moyen ou lourd, quel char est le plus efficace ? 

Si l’on s’en tient uniquement aux classes de blindés, le Panther Ausf. G et le IS 2 (ou JS-2) ne « boxent » pas dans la même catégorie puisque le premier est considéré comme un char moyen par les Allemands et le deuxième, un lourd par les Soviétiques. Toutefois, ces deux puissantes machines, sans doute parmi les meilleurs blindés de la Seconde Guerre mondiale, ont des points communs, comme un poids similaire (aux alentours des 46 tonnes), des puissances identiques (600 chevaux) et un blindage frontal soigné (environs 110/120 mm). Si leur armement principal n’était pas si différent (un canon de 122 mm pour le « Staline » et un 7,5cm pour son adversaire), ces deux véhicules pourraient appartenir à la même classe de chars ! Et si, sur le papier, il peut paraître «osé» de faire s’affronter des blindés si différents, ce comparatif ne fait que reproduire un cas de figure «fréquent» en 1944, notamment après le sucés de l’opération «Bagration» lancée le 22 juin 1944 par l’Armée rouge.

+ 15cm sIG 33 auf Fahrgestell Panzer II (Sf.) 

Inapte au combat en Afrique du Nord

La Wehrmacht a cherché tout au long de la guerre à mécaniser une partie de son artillerie afin qu’elle puisse suivre le mouvement de ses troupes d’infanterie portée, les Panzergrenadiere. En effet, ces dernières ont besoin d’une artillerie capable de franchir les environnements les plus hostiles afin de soutenir leurs attaques. C’est pourquoi plusieurs tentatives de « bricolages » vont d’abord être tentées, avant d’arriver au développement d’une plateforme de tir spécifiquement conçue dans ce but. Le 15 cm sIG 33 auf Fahrgestell Panzerkampfwagen II fait partie de ces tentatives, pas toujours heureuses, de mécaniser l’artillerie d’appui.

+ Guerre au Proche-Orient

Les matériels de Tsahal 

Après les terribles massacres perpétrés lors d’une opération baptisée « Déluge Al-Aqsa » par les militants de l’organisation militaro-terroriste Hamas, équipés d'armes légères et lourdes, de roquettes antichars ou encore de drones, sur la population civile israélienne le 7 octobre 2023, Tsva ha-Haganah le-Israël (Tsahal, Force de défense d'Israël) a rappelé ses réservistes et a massé des dizaines de blindés autour de l’enclave palestinienne de Gaza, mais aussi au nord, face au Liban, où sont concentrés les combattants du Hezbollah. Après une violente campagne aérienne, les Israéliens organisent, le 27 octobre, une deuxième phase, terrestre cette fois, en lançant des raids mécanisés dans le nord de Gaza destinés à détruire les infrastructures ennemies. Puis des colonnes blindées, mélangeant des Merkava, des transports de troupes lourds Namer ou encore des bulldozers D9, montent à l’assaut vers le centre de Gaza-ville avec pour objectif de neutraliser les points de résistance du Hamas. Ce dossier se propose d’analyser les principaux matériels mis en œuvre par Tsahal.

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