Dans les années 1960, le Mikoyan-Gourevitch MIG-21 était le fer de lance de l'aéronautique soviétique, utilisé aussi bien par Moscou que par les alliés du Pacte de Varsovie. Menace répandue dans plusieurs pays pro-soviétiques, cet avion était principalement convoité par les services de renseignement israéliens et américains. Le 16 août 1966, l'Irakien Munir Redfa se posait pourtant sur la base militaire d'Hatzor (Israël) avec un MiG-21 de la force aérienne irakienne, dont il venait de faire défection.
Suite à l'indication d'un Irakien de confession juive, Munir Redfa, un pilote de chasse chrétien du pays des deux fleuves, fut contacté par le Mossad. Désillusionné par la violence exercée contre la minorité chrétienne, qui lui empêchait notamment toute promotion dans l'armée, il était en colère d'avoir à attaquer des Kurdes irakiens et admiratif des Israéliens. C'était apparemment le transfuge désigné. Lors de négociations secrètes en Europe, le gouvernement israélien offrit au transfuge en devenir un million de dollars, la nationalité israélienne et un emploi pérenne, ce que le pilote accepta. Après une visite de reconnaissance dans l'État hébreu, pendant laquelle il rencontra notamment le commandant de l'armée de l'air israélienne, le major-général Mordechai « Mottie » Hod, Redfa fit défection avec son MiG-21. Le 16 août 1966, il parvient en effet à survoler le nord de la Jordanie sans attirer l'attention, puis à se faire escorter par deux Dassault Mirage III israéliens jusqu'à la base d'Hatzor. Les faiblesses et les forces de l'avion purent alors être analysées. En 1968, il fut prêté aux États-Unis pour étude de la conception de l'avion (reverse engineering). L'avion fut plus tard renommé « 007 » par l'armée de l'air israélienne, en référence à ses conditions d'arrivée sur le sol israélien.