Léo Major est un militaire québécois connu pour avoir libéré à lui-seul la ville de Zwolle, le 13 avril 1945. Né en janvier 1921, et issu d'une famille très pauvre, il rejoint en 1940 l'armée canadienne. Pressentant que le Régiment de la Chaudière sera envoyé en Europe en priorité pour le débarquement, il s'y engage. Le 6 juin 1944, son unité accoste effectivement sur Juno Beach. Passé cette étape meurtrière, son corps de troupe progresse vers le nord de l'Europe. En avril 1945, il approche de Zwolle, aux Pays-Bas. Le 13, Léo Major et son ami, le caporal Arsenault, se portent volontaires pour effectuer une mission de reconnaissance, proposant même d'essayer de reprendre la ville à eux-seuls. Les deux hommes sont réfugiés dans une maison de campagne. Ayant par erreur révélé leur position, Arsenault est tué par des Allemands qui les repèrent, ce qui rend Major furieux : il tue les deux soldats allemands et continue son chemin au cœur de la ville occupée.
"J'avais 13-14 grenades et des magasins. Quand j'ai eu fini, je n'avais plus de grenades et plus de munitions." se souvient Léo Major
Lors de cette nuit restée dans les mémoires, Léo Major fait croire aux Allemands à la présence d'une armée canadienne complète. Ayant capturé un officier allemand francophone, il bluffe en annonçant une invasion d'ampleur à 6h du matin. Il laisse partir l'Allemand, dans l'espoir que celui-ci convainque son unité de quitter la ville. Durant cette nuit, le "Rambo québécois" va attaquer les patrouilles allemandes et courir dans Zwolle en lançant des grenades dans les maisons vides. Capturant des soldats allemands, il les remet systématiquement aux soldats canadiens, stationnés en bordure de Zwolle. Il incendie le siège local de la Gestapo. Au petit matin, Léo Major réalise que la ville est libérée. les habitants, trop effrayés, ne lui ouvrent pourtant pas leur porte. C'est l'annonce du retrait allemand par radio qui rassure les habitants. La population accueille alors le régiment canadien, qui investit la ville. Par la suite, Léo Zwolle est décoré de la Médaille de conduite distinguée pour la libération de Zwolle. À la suite de son engagement en Corée, il est à nouveau décoré de la Médaille. Il est l'un des trois soldats du Commonwealth à avoir jamais reçu la Médaille dans deux guerres.