La folle histoire de « Bazooka Charlie »

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Ce n'est qu'à la fin de l'été 1944 que Charles Carpenter arrive en France et se fait affecter en tant qu'observateur à la Third Army du général Patton. Il mène ses premières missions à bord d'un L-4 Grasshoper, aussi connu sous le nom de Piper Cub, un avion civil très léger utilisé par l'US Army pour ses qualités intrinsèques - discret, il peut aussi atterrir et décoller sur une piste plus courte que la normale.

Or, après avoir mené plusieurs vols de reconnaissance, le Major Carpenter rumine : à plusieurs occasions, racontera-t-il à des journaux américains, il aurait pu semer le trouble dans des colonnes allemandes... Si son avion avait été armé ! L'idée est un peu folle, car le Piper Cub n'est ni très blindé, ni très véloce. Qu'à cela ne tienne, car Carpenter entend des histoires à propos d'autres pilotes ayant installé des armes sur leur appareil d'observation...

Et le voilà qui saute très vite le pas en installant deux trios de bazookas sur chaque aile de son appareil, renommé Rosie the Rocketer - un clin d'oeil à Rosie la Riveteuse, symbole de la propagande américain. Le 20 septembre, une première occasion se présente pour Carpenter : alors qu'il mène une mission d'observation au-dessus du champ de bataille d'Arracourt, il détecte plusieurs Panzer et semi-chenillés.

Ni une ni deux, le voilà qui pique avec son Piper Cub vers les Allemands... étonnés, car bien loin de se douter que cet appareil d'habitude inoffensif est cette fois armé ! « Bazooka Charlie » s'aligne avec un char et active son dispositif de mise à feu fait maison. Les roquettes quittent leurs tubes... et frappent le Panzer, qui explose. Lors de la bataille, Carpenter s'adjugera en tout quatre Panzer et une automitrailleuse, tous détruits avec ses bazookas. Jusqu'à la fin du conflit, il continuera ses activités de « casseurs de chars », montant à six victoires.

Après la guerre, « Bazooka Charlie » deviendra professeur d'Histoire jusqu'à sa mort en 1966, à 53 ans. Rosie the Rocketer, quant à lui, sera retrouvé dans un musée autrichien et retapé par un passionné aux États-Unis, et vole encore de nos jours lors de meetings aériens.

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