Engluée depuis 2011 dans une guerre civile, l'armée syrienne a été fortement malmenée au cours de la décennie précédente. Après avoir souffert d'un sous-financement chronique, elle a dû faire face à de nombreuses désertions mais aussi à la capture ou à la destruction de nombreuses unités. Car l'armée syrienne n'était pas préparée à un tel conflit asymétrique, qui se déroule principalement dans les agglomérations et qui oppose des combattants armés légèrement à ses forces armées professionnelles.
Mais les forces de Damas se trouvent face à un cruel dilemme, car si le char est vulnérable en milieu urbain, il représente aussi un appui non négligeable - notamment le canon de 125 mm du T-72. Malmenée pendant de longues années, l'arme blindée syrienne a donc exploré de nombreuses parades...
À partir de février 2017, des T-72AV de la 105e brigade mécanisée de la Garde républicaine sont repérés avec un nouveau blindage incliné, surnommé « Shafrah » (rasoir). Visuellement, ce T-72 se distingue par un blindage espacé incliné devant théoriquement mieux résister aux charges creuses. La tourelle et la caisse sont recouvertes de plaques composées d'un mélange de tungstène, de fibres de verre et de RHA d'environ 2 mm d'épaisseur, et inclinées à 40/60 degrés. L'avant du char, quant à lui, est renforcé par une épaisse plaque de blindage.
La modification en « Shafrah » semble ne pas avoir été uniformisée puisque près de douze versions différentes ont été recensées. Quant à l'efficacité sur le terrain, il est encore trop tôt pour pouvoir la confirmer ou l'infirmer.
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