Quand la France gagnait la guerre d'indépendance américaine

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Le 19 octobre 1781, le drapeau blanc flotte sur la ville de Yorktown assiégée par les troupes franco-américaines depuis le début du mois. Le général Cornwallis, commandant le corps expéditionnaire britannique dans les Treize Colonies, vient de capituler avec ses 8000 hommes. Cette défaite majeure marque la fin de la guerre d'indépendance américaine et la naissance d'une nouvelle nation... qui, sans la France de Louis XVI, n'aurait pas pu voir le jour.

Le 6 février 1778, Louis XVI et Benjamin Franklin, ambassadeur des « rebelles » auprès du roi de France, signent un traité d'alliance : le royaume s'engage alors à verser aux Insurgents une somme conséquente, à envoyer des navires de guerre mais aussi un corps expéditionnaire de 10 000 soldats... auxquels s'ajoutent plusieurs dizaines de milliers de fusils et leurs munitions, dont manquent cruellement les rebelles qui combattent les Britanniques depuis près de deux ans.

C'est le comte de Rochambeau qui reçoit le commandement des forces terrestres envoyées sur le continent américain, tandis que le comte de Grasse s'occupe de la flotte française. Dès 1780, les premiers soldats de Louis XVI foulent le sol américain ; signe de l'estime que lui portent les Américains, Rochambeau reçoit aussi des troupes de miliciens sous son commandement. À ce moment, Washington et Rochambeau font face à un adversaire talentueux, le général Cornwallis, dont l'armée s'avère être principalement insaisissable. Le premier veut à tout prix capturer New York, mais Rochambeau lui fait comprendre que détruire l'armée de Cornwallis sera plus efficace que la prise d'une nouvelle ville.

Le moment est tout à fait opportun : lord Cornwallis est alors retranché dans la ville de Yorktown, en Virginie, d'autant plus que la flotte de l'amiral de Grasse mène un blocus de la cité et empêche la Royal Navy de ravitailler les assiégés. Aux 8000 Redcoats s'opposent 10 800 soldats français et 8845 miliciens américains.

Le 5 septembre 1781, la Royal Navy lance une attaque sur l'escadre de Grasse, mais ce dernier repousse les assaillants. Un mois plus tard, la nasse est entièrement fermée et le bombardement commence : les batteries franco-américaines pilonnent sans relâche la ville. Le 14 octobre commence l'assaut, les redoutes étant prises par les troupes franco-américaines. Trois jours plus tard, devant la situation qui s'est détériorée, Cornwallis envoie des parlementaires pour négocier sa reddition. Washington et Rochambeau lui refusent les honneurs de la guerre (que lui-même avait refusé aux Insurgents battus à Charleston) et le 19 octobre 1781 à midi, la reddition est effective. Lord Cornwallis se fait porter pâle pour la cérémonie, considérant que son honneur serait bafoué, et confie ce rôle au général O'Hara.

Ce dernier, visiblement peu à l'aise et amer, se dirige vers les officiers franco-américains qui l'attendent à la sortie de la ville. Il décroche son épée et la tend au comte de Rochambeau, montrant par là le peu de considération qu'il a pour les Insurgents. Mais le Français, fin diplomate, refuse et désigne George Washington de la main, conscient de l'impact d'un tel geste sur les relations franco-américaines. Honteux, O'Hara s'exécute, son geste marquant la fin de ce conflit et l'indépendance américaine.

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